Début de l’historique de la Communion
Mai 68. Il faisait bien calme dans la nouvelle Ecole Européenne de Bruxelles, au cours de ce doux printemps. Télévisions et radios demeuraient, cependant, des heures durant, branchées sur Paris où régnait une tension de plus en plus vive entre professeurs d’université et étudiants, entre structures et avidité de liberté, entre autorité et jeunes ou moins jeunes.
Sans préavis, les jeunes tenaient le siège des trottoirs des bâtiments officiels, carrefours, auditoires, faisant souvent face aux CRS*, cherchant à les disperser. « Il est interdit d’interdire », « Jouissons sans entrave » et d’autres slogans se placardaient spontanément sur les murs.
Une grève générale s’étendit à toute la France et même en certains pays voisins.
Un début de mise en ordre refit surface quelques mois plus tard mais le vers demeura dans le fruit. Tout bascule. Nommé, moi-même, trois ans plus tôt « professeur de religion » à l’Ecole Européenne, curieuse terminologie chrétienne pour aider à connaître et aimer Jésus-Christ dans la vie quotidienne. Comme tout enseignant je subissais la contre-vague de cet événement.
Pierre van Stappen s.j.